Comme
à mon habitude, j'étais en quête d'un pigeon mais aucun blessé sur ma
zone habituelle. En bas de chez moi, je croise un pigeon en train de
chercher de la nourriture, je lui jette donc un boulette de pain. Je
vois alors débouler de mon balcon Diogène. Je m'aperçois que son aile
pend de façon inhabituelle. Il arrive que des pigeons aient ce problème
mais volent sans soucis. J'avais vu Diogène planer depuis mon balcon
pour se poser devant moi, je pensais donc qu'il n'avait rien. Je le
regarde s'éloigner pour une raison inconnue malgré la nourriture, mais
je me suis dit que tout de même, quelque chose n'allait pas. J'essaye
alors de l’appâter une fois de plus avec du pain mais il refuse de
s'approcher. Je suis resté un bonne dizaine de minutes comme ça mais
toujours rien. Puis, je ne sais pas pourquoi, j'ai essayé de le bloquer
dans un coin pour l'attraper, comme s'il ne volait pas. Il allait à
droite, puis à gauche, puis à droite et rebelote. Diogène n'a pas essayé une seule fois de s'envoler et j'ai pu
l'attraper sans problème... J'ai alors remarqué une grosseur sur le
dessus de l'aile et que le fait de la lui déplier lui faisait mal. J'ai dans un premier temps pensé que l'aile avait été
cassée et qu'elle s'était mal ressoudée puisque si elle avait été
complètement cassée, il n'aurait pas pu voler.
J'emmène
Diogène à la maison. Je lui donne un antiparasite internet/externe et
examine la grosseur. Je me rend alors compte qu'il s'agit d'un abcès car
c'est mou. Je désinfecte la zone et tous les outils adéquats puis
incise afin de faire sorti le pus. Le moins que je puisse dire c'est
qu'il y en avait une bonne quantité, je vous épargne les photos. J'ai
bien nettoyé la zone, bandé l'aile et mis le pigeon en cage. Comme tous
les autres avant lui, il s'est précipité sur la nourriture malgré le
stress de l'opération. Il faut dire que Diogène est assez maigre comparé
à la norme des pigeons sauvages. Je vais le mettre sous antibiotique
une semaine et le surveiller de près.
Jeudi 2 Août : L'abcès de Diogène ne se résorbant pas, je l'ai emmené chez le vétérinaire. Il lui a fait une injection contenant un antiinflammatoire et un autre antibiotique. Aucun des médicaments n'a fait effet, le vétérinaire m'a dit de le ramener si c'était le cas afin de procéder à une incision.
Vendredi 3 août : J'ai emmené Diogène chez le vétérinaire aviaire en même temps que Walter afin de faire des économies. D'habitude les pigeons sauvages vont chez un vétérinaire non spécialisé car moins cher et le spécialiste, étant beaucoup plus cher, est réservé à mes animaux de compagnie. J'ai donc présenté Diogène à la doctoresse en lui expliquant qu'il avait un abcès de part et d'autre de l'aile, duquel s'était échappé du pus. Je lui explique également qu'il avait reçu deux antibiotiques différents et qu'aucun n'avait fait effet. Elle me répond qu'il s'agit sans doute d'un abcès mais qu'il faut quand même faire une radio pour vérifier puis inciser pour pouvoir le traiter. Je lui dit que c'est un pigeon sauvage, que selon le coût des soins je peux payer mais passé une certaine somme, ce sera impossible étant donné que Walter m'avait déjà coûté bien cher. La doctoresse accepte de lui faire passer une radio et de l'opérer pour le prix que m'avait couté la consultation plus l'injection chez le vétérinaire précédent, autant dire pas grand chose par rapport à la qualité et la difficulté de la prestation. J’accepte avec plaisir, la remercie et lui laisse donc Walter (qui devait se faire réopérer) et Diogène.
L'après-midi même reçois un coup de téléphone de la clinique, l'opération de Walter s'est très bien passée mais les nouvelles de Diogène sont moins bonnes. Il ne s'agissait pas d'un abcès mais d'une tumeur. La doctoresse a déjà vu ce genre de problème sur d'autres oiseaux, avec généralement des masses bien plus importantes qui grossissent et finissent par métastaser. Durant la consultation, le vétérinaire pensait aussi qu'il s'agissait d'un abcès du fait de la petite taille mais j'avais attrapé le pigeon au début du stade de développement, et le fait qu'elle soit si petite par rapport à ce que la vétérinaire avait déjà vu l'avait amené à penser qu'il s'agissait d'un abcès plutôt qu'une tumeur. Il n'y avait malheureusement rien à faire, elle a tout de même tenté d'enlever la grosseur mais elle était beaucoup trop difficile à retirer, et cela n'aurait pas empêché les métastases d'apparaitre. L'euthanasie restait donc la meilleure solution afin d'éviter des souffrances inutiles à l'oiseau.