Pigeon trouvé en boule devant un café. Je l'ai fait marcher mais il n'a pas essayé une seule fois de s'envoler. Je n'ai eu aucun mal à l'attraper. Je n'ai rien noté d’inhabituel, il va donc rester en observation.
Samedi 9 janvier : Morille était très agité en cage et semblait vouloir partir. Je l'ai lâché dans une pièce, il volait parfaitement et voulait sortir par la fenêtre. J'avais donc décidé de le libérer. Une fois lâché, il s'est posé sur le toit d'une maison et y resté. Je suis rentré afin de donner les médicament à Ari, puis je suis ressorti afin de voir si Morille était parti. Il n'était plus sur le toit mais devant la porte de la volière ! J'ai marché vers lui afin de le faire s'envoler mais tout comme le jour de sa capture, il n'a pas décollé. Je me suis dit "ho non, pas normal, je vais le recapturer". Je suis donc allé chercher la grille d'une cage afin de faire mon piège favori mais je me suis dit que j'allais essayer de le faire rentrer "tranquillement" par la porte. Il voulait rejoindre les pigeons à l'intérieur et se trouvait sur le côté droit de la structure. Je l'ai donc guidé en marchant vers la porte de la volière que j'avais ouverte sur dix ou quinze centimètres et Morille a serré les ailes pour y rentrer comme un grand ! Je ne sais pas ce qui ne vapas chez ce pigeon, mais rien de visible : fientes très belles, poids bon, vol normal quand il veut, mange et boit... Bref, un mystère. Tant qu'il ne sera pas résolu, Morille va rester ici.
Dimanche 10 janvier : Morille a passé la nuit en cage, une bonne chose car ce matin je l'ai examiné et compris de quoi il était atteint: trichomonose. Il a quand fallu plusieurs jours pour avoir des signes visibles, c'est à dire des dépôts caséeux et une respiration difficile. Morille est en isolement pour recevoir le traitement adapté, du trichorex. Il est bien affaibli et va sans doute être nourri à la main quelques jours. Vu son état, il était sans doute atteint profondément depuis sa capture mais je n'ai rien vu malgré les examens. J'espère que la maladie sera traitée à temps que Morille va se remettre.
Mardi 12 janvier : Morille répond très bien au traitement, c'est assez impressionnant. Certains dépôts caséeux ont pu être retirés seulement 24 heures après la première prise de médicament. D'autres sont encore trop ancrés dans la chaire et ne peuvent pas encore être enlevés au risque de blesser, voir tuer l'animal. Patience. Morille ne mange toujours pas seul, je dois donc lui faire gober des petits pois un par un que j'enfonce délicatement entre les dépôts jusque dans le jabot. Il est de nouveau vif et bat des ailes, c'est très encourageant. Heureusement qu'il n'est pas parti lorsqu'il a été libéré car sinon il serait mort…
Vendredi 15 janvier : Morille est en pleine forme et tous les dépôts caséeux sont partis ! Je vais le garder encore quelques jours afin d'être sûr qu'il ne fasse pas de rechute, puis il sera libéré.

Vendredi 21 janvier : Aujourd'hui, j'ai retiré cette chose et des morceaux d'abcès caséeux de
l'intérieur de Morille. C'était partiellement accroché à une cavité sur la paroi de l’œsophage. Il m'a fallu ce qui m'a semblé être un
éternité afin d'enfin pouvoir retirer le tout. Le pauvre Morille a
courageusement supporté l'opération et doit se sentir un peu plus léger.
Cette masse ne l'empêchait pas de se nourrir normalement mais il était clair
qu'elle n'avait rien à faire là. Elle a laissé une petite plaie
superficielle qui n'a même pas saigné. Le pigeon va tout de même être sous étroite surveillance durant les prochains jours. Par précaution, le traitement contre la trichomonose a repris.
Vendredi 29 janvier : Le traitement de Morille continue. Je retire tous les jours un petit morceau d'abcès qui se forme au niveau de l'oesophage. Celui-ci est de plus en petit, j'espère donc qu'au bout d'un moment il ne se reformera plus. C'est ce que m'avait dit de faire le vétérinaire aviaire pour un pigeon ayant un problème similaire. Morille supporte très mal l'enfermement, je le libère donc souvent dans la salle de bains.
Lundi 1er février : Depuis deux jours plus aucun abcès ne se forme dans l'oesophage de Morille. Je vais le garder encore quelques jours pour être sûr qu'il est guéri puis il rejoindra la volière avant d'être (enfin !) libéré.
Vendredi 5 février : Aujourd'hui était le grand jour pour Morille. Près d'un mois après sa prise en charge, monsieur était enfin guéri. En effet, plus aucun abcès ne s'est formé en cinq jours. J'ai donc décidé de le libérer directement car il était très, très excité de retrouver la liberté. Une fois lâché, il a volé droit vers la ville, je n'ai même pas eu le temps de le prendre en photo. Voilà une histoire qui se termine bien.