Un pigeon que j'ai repéré sur une de mes zones habituelles car il était ébouriffé et unijambiste. J'ai voulu l'attraper pour m'assurer qu'il n'était pas malade. Et là, et là... Une dame qui promenait son labrador noir est arrivée. Son chien s'est jeté au milieu des pigeons pour s'amuser, mais n'a pas essayé d'en attraper un seul. Je l'ai regardé puis ai regardé la maîtresse par réflexe, elle m'a alors dit qu'il était interdit de nourrir les pigeons. Je lui ai répondu que je savais mais que je souhaitais capturer un handicapé. Le chien est venu me voir mais je l'ai repoussé avec la main, par méfiance. La dame a commencé à s'énerver, s'est mise en face de moi, m'a dit "faîtes attention les gens ne naissent pas égaux, vous vous en foutez de nourrir les pigeons? C'est illégal, vous voyez la caméra là ? Il suffit que j'appelle les flics et ils viennent". Je lui ai répondu que je m'en fichais et ai continué de jeter quelques appâts pour attraper Élias, qui était revenu après l'assaut du chien.
La femme s'est énervée de plus belle, a commencé à marcher au milieu du groupe de pigeons et à leur mettre de grands coups de pieds. Heureusement, ils étaient plus rapides qu'et elle n'en a blessés aucun. Je me trouvais sur une petite place fréquentée car il y a deux cafés d'angle et le marché. Tout le monde la regardait faire de grands cercles en mettant des coups de pieds espérant toucher les pigeons. Je l'ai regardé faire sans rien dire, elle a vu que je ne réagissais pas, elle est donc revenue vers moi et m'a insulté en me disant "ben alors tu dis rien ? T'as perdu ta langue ? T'as un QI d’huître c'est ça ? Ça se voit. Tu crois que les pigeons crèvent de faim avec le marché ? Y'a les arabes qui les nourrissent. T'habite pas ici alors tu t'en fous". Je n'ai toujours pas réagi, elle a fini par se lasser et s'est éloigné en me disant qu'elle n'avait que ça à faire et pouvait le faire toute les journée.
Je me suis remise en place pour capturer ma proie, et quelques minutes plus tard, le chien s'est de nouveau jeté au milieu des pigeons, toujours sans essayé de les attraper. La femme, qui le suivait, est allée marcher au milieu du groupe en prenant soin de leur faire peur. Je n'ai toujours rien dit et l'ai regardé s'éloigner alors qu'elle pestait contre moi. J'ai finalement réussi à attraper Élias, profitant de la cohue qui régnait chez les pigeons. Je n'ai pas eu peur de cette dame, c'était assez pathétique et drôle de la voir s'énerver toute seule et brasser de l'air en essayant de blesser les oiseaux sans y parvenir.
Quoiqu'il en soit, Elias a un gros soucis au niveau de son côté droit de la tête, j'ai l'impression qu'il a été enfoncé. Pour le moment il va bien, mange, boit, marche décemment mais semble bien fatigué. Je me tâte pour savoir si je l'emmène ou non chez le vétérinaire. En attendant je le garde à l’œil.
Samedi 4 janvier : Élias allait très bien mais ne supportait pas l'enfermement. Il a été pris en charge par l'association ce matin, en même temps que cinq autres pigeons et différents dons tels que les nids en plastique, des perchoirs que je n'ai pas utilisés pour ma volière, ainsi que quarante kilos de graines, cinq kilos de terre de diatomée, une bouillotte, des journaux et un petit panier en tissu pour rongeur.