La journée d'hier avait été riche en émotion, mais celle-ci allait l'être encore plus. J'étais habitué aux manifestation hebdomadaires du jeudi, mais je ne savais pas qu'il y en aurait une aussi ce vendredi. N'ayant pas pu faire mes courses la veille à cause des captures, j'avais décidé d'y aller ce matin avec ma mère. Nous avons pu faire ce que nous voulions et nous nous séparés car je devais prendre le bus pour aller travailler. Je me suis rendu à un premier arrêt mais en regardant un peu plus loin la route, j'ai vu celle-ci était bloquée par une voiture de police. Je me suis donc rendu à un arrêt un peu plus en espérant que la ligne serait déviée. Bonne pioche, à peine suis-je arrivé que le bus était là. Je suis monté ravi, direction le travail.
Arrivé au niveau de la gare, toujours en bus, j'ai regardé par la fenêtre pour voir les pigeons qui avaient l'habitude de se nourrir ici. Et là, j'ai vu au pied d'un arbre un oiseau avec une aile qui m'avait semblé traîner au sol. Le bus était en mouvement, je n'étais pas sûr de ce que j'avais vu mais je ne voulais pas prendre de risque. Je suis descendu au prochain arrêt et suis revenu à pied vers la gare.
J'ai cherché au pied de l'arbre mais n'ai pas trouvé d'oiseau blessé. J'ai cherché à l'intérieur de la gare car certains pigeons y entre à la recherche de nourriture, mais toujours rien. J'ai cherché à l'extérieur entre les tables et chaises, et l'ai finalement repéré en train de manger un bout de pain. J'ai tenté de l'attraper, mais il n'arrêtait pas de se cacher entre les meubles. Les gens me regardaient à travers la vitre en se demandant ce que je faisais... Je n'arrivais pas à coincer l'animal, j'ai donc décidé de demander de l'aide. Il y avait un petit stand qui vendait des sandwichs, j'ai donc demandé à l'un d'entre eux de m'aider. Un monsieur s'est joint à moi mais m'a dit qu'il ne pouvait pas le toucher car il vendait de la nourriture. Je lui ai dit pas de problème, il faut juste le rabattre vers moi.
Nous avons essayé un bon moment mais ce monsieur n'était pas très réactif. Un de ses collègues qui nous regardait est venu vers nous et lui a lancé en riant "ha toi on voit que t'as jamais été torero". Il a enlevé sa veste et tentait de rabattre l'oiseau vers moi, il se débrouillait bien mieux que le précédent. Le pigeon courrait très vite et s'est dirigé vers la route. J'ai couru pour le faire aller dans la direction apposée, il s'est alors envolé sur trente mètres en rasant le sol, puis s'est arrêté pour atterir lourdement au sol. J'ai finalement pu le coincer et lui sauter dessus pour l'attraper. Je suis revenu vers les messieurs qui m'avaient aidé et gardaient mes affaires. L'un d'eux a voulu mettre le pigeon dans la caisse de transport où se trouvait Perle, mais je lui ai dit de ne pas ouvrir la boite car il y avait un blessé. Il n'avait pas vu que la caisse était occupée et a immédiatement refermé l'ouverture.
J'ai regardé l'aile de l'oiseau et nous avons tous les trois été choqués par la masse sanguinolente qui s'y trouvait. J'ai remercié les messieurs et suis allé chez moi pour attendre quatorze heures l'ouverture de la clinique vétérinaire où j'étais la veille. J'ai mis un peu de désinfectant sur la masse, de l'anti-parasite et ai laissé le pigeon manger. Pas le temps de traîner, j'ai moi-même mangé, fait un peu de ménage et suis reparti avec Pouic dans un sac en papier faute de mieux.
Je suis allé à l'arrêt de bus mais au bout de trente minutes, aucun bus n'est passé alors que les manifestations étaient terminées. Voyant l'heure tournée, je suis allé au suivant et ai pris ce que j'ai cru être le bon bus mais au lieu d'aller tout droit, il a tourné pour aller dans la direction opposée à celle où j'allais. Une dame avait posé la caisse de transport et le sac avec le pigeon sur ses sacs de courses car le véhicule était bondé. Je lui ai demandé si maligne était déviée à cause des manifestation, mais elle m'a dit que je me trouvais dans le mauvais numéro. J'étais dépitée. Je suis ddescendu au prochain arrêt et ai rejoint à pied un des arrêt desservis par le bus que j'étais censé prendre. À peine arrivais-je qu'un bus que je voulais prendre était stationné à l'arrêt. J'ai courru comme un fou avec mes oiseaux et j'ai pu monter, ouf.
Je suis arrivé sans embûche chez le vétérinaire avec une demi-heure de retard. Bien que les après-midi soient sans rendez-vous, je voulais arriver tôt pour ensuite aller travailler. Malhreuseument il y avait deux personnes avant moi et il a fallu que je laisse l'oiseau sur place sans assister à la consultation en laissant pour consigne de faire ce qu'il faut pour sauver l'oiseau, même si celui-ci finissait handicapé.
J'ai appelé la clinique vers dix-huit heures pour avoir des nouvelles. Le pigeon a une belle tumeur que le vétérinaire va tenter de retirer en sauvant l'aile. Si ce n'est pas possible, il procédera à l'amputation complète.
Samedi 25 janvier : Ce matin j'ai reçu un coup de fil du vétérinaire pour me dire que Pouic avait fait un arrêt cardiaque durant l'opération. Cette nouvelle a été d'autant plus triste que la tumeur avait pu être retirée en sauvant l'aile... Je me suis rendu au cabinet vétérinaire afin de payer la facture (qui ne comprenait que l’anesthésie) et récupérer le corps pour l'enterrer avec les autres.